Romain Péron s’est relevé

Romain Péron s’est relevé

A quoi tient une carrière de footballeur ? Romain Péron n’a pas la réponse mais il se pose encore la question, parfois. Une compresse oubliée lors de l’opération d’une pubalgie, peut-être, un papillon nommé staphylocoque doré dans la blessure et sur ses ailes, s’envolent les rêves d’enfant. A 22 ans, le gardien de but de l’USLCF a fait huit mois d’hôpital, perdu 14 kgs en 30 jours, a stoppé le foot un an et demi avant de recouvrir sa santé. Il a pu aussi mesurer l’envers du milieu, les promesses effacées et les amitiés avec, le téléphone qui ne sonne plus. Pro à Boulogne/Mer, après une formation aux Girondins et un passage à Libourne et à Mulhouse, il est revenu sur le Bassin d’Arcachon pour retrouver goût à quelque chose. « Si je n’en avais plus sur le coup, cette épreuve a été une force pour l’avenir. Etre écarté du monde pro à cause d’une blessure, c’est dur. J’ai parfois un regret dans un coin de ma tête, celui de ne pas avoir été jusqu’au bout.  Aujourd’hui, j’ai pourtant l’impression d’être meilleur qu’à l’époque. Mais je sais aussi que c’est parce que ma philosophie de vie est différente. Le foot n’est plus tout. »

Son père, à l’époque entraîneur des gardiens à Lège, l’a ramené doucement sur les terrains. Une rencontre avec Nicolas Sahnoun, « j’avais son poster dans ma chambre », l’a convaincu. « L’USLCF était en DH. Je me suis dit, pourquoi pas ? Une montée et une coupe d’Aquitaine plus tard, c’était reparti. » Mais ses doutes reprennent le dessus, l’éloignent à nouveau du foot. Son père, antiquaire à Bordeaux, lui fait découvrir la déco, le monde de l’art et de l’ébénisterie, qui lui ouvre d’autres horizons. « Péron, 25 ans, retraite sportive. Quand j’ai vu ça, je me suis dit que ce n’était pas possible. Le foot me manquait trop. Avec un métier, ma famille, une femme et maintenant un fils, le foot est devenu un plaisir. »

Depuis quatre saisons, l’USLCF s’appuie sur lui dans les buts. Samedi, il va s’aligner contre les Girondins… Pour la deuxième fois seulement. « Longtemps, je n’ai pas pu jouer contre eux. J’y ai passé huit ans, préformation et formation. Je suis parti avant l’année en CFA. Je suis de la génération 89, celle de Kevin Olimpa. Les Girondins, je leur dois mon niveau. Ils ont été mon école de la vie, m’ont donné des valeurs, la politesse, la rigueur. Je leur dois ma qualité de vie. Mais il n’y a pas d’idée de revanche, au contraire ! Ce sera juste un match extraordinaire, chez nous, avec du public, les Fêtes de l’Herbe après. On est nombreux à être passé au centre. Patrick Battiston a été notre coach à tous et j’ai tellement de respect pour lui. Il nous a formés et il faut lui montrer qu’il l’a bien fait. Ce n’est que du positif. »

Bien sûr, ce ne sera pas un match comme les autres. L’USLCF aimerait bien arrêter cette série de ne jamais avoir battu une réserve professionnelle. « Contre Niort, on a commencé avec la peur au ventre. On avait survolé nos matches amicaux mais on n’a pas forcément appliqué notre plan de jeu la semaine dernière. Quand on s’est repris, il était trop tard. Samedi, il va falloir le respecter dès le départ, relâcher la pression. On a une belle équipe, un groupe qui vit bien. » Peut-être le déclic ? (photo MG)

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